Assurance dépendance, le modèle allemand et français

En France, la dépendance reste encore un sujet non traité. En 2015, on compte 1,3 millions de personnes âgées en perte d’autonomie et donc incapables de réaliser seules les actes élémentaires de la vie de tous les jours, qui sont se nourrir, se lever, se laver, se déplacer et s’habiller. En 2050, ce nombre est dit de monter à 1,8 millions de personnes âgées dépendantes.

La dépendance et ses coûts

Financer la dépendance n’est pas chose facile, car les frais s’élèvent à au moins 1.800 euros par mois si la personne âgée se fait soigner à domicile. Cependant, si son niveau de dépendance l’oblige à héberger dans un établissement médicalisé, alors les dépenses se trouvent entre 2.300 et 3.000 euros …

L’Aide Personnalisée à l’Autonomie, l’APA représente l’aide principale au service des personnes âgées dépendantes. Financée par les départements (70 %) et les contributions sociales (30 %), elle représente 1,9 % du PIB français.

Or, le montant mensuel versé par les aides publiques étant d’en moyenne 450 euros (source : Direction générale de la concurrence, de la consommation et de répression des fraudes), la perte d’autonomie peut vite représenter une somme inabordable pour la personne concernée et la famille. Selon le monde.fr, le montant mensuel de la pension ne franchit pas les 1.200 euros. La dépendance dure environ cinq, voire même dix ans si la personne est atteinte de la maladie d’Alzheimer et donc les coûts entraînés montent à environ 30.000 euros par an… Que faire donc face au problème de la prise en charge de la dépendance ?

L’assurance dépendance privée

En France, l’assurance dépendance relève du secteur privé. En 2015, environ 5,5 millions de personnes sont couvertes contre le risque de dépendance par le biais d’un contrat de prévoyance, qui, en échange de cotisations mensuelles, verse une rente viagère et des prestations d’assistance. Certaines personnes disposent d’un contrat mixte, qui regroupe l’assurance-vie, assurant donc un patrimoine, et l’assurance dépendance, incluant une garantie dépendance, en cas de perte d’autonomie de l’assuré. Plus d’information sur les avantages et inconvénients de l’assurance dépendance classique et l’assurance-vie avec garantie dépendance en cliquant ici.

Une généralisation ou même obligation de l’assurance dépendance pourrait être une solution face au danger financier qu’expose la dépendance. Les allemands bénéficient d’un véritable avantage grâce à la mutualisation de ce risque.

L’assurance dépendance généralisée

Depuis 1995, l’Allemagne a établi une cinquième branche de l’assurance maladie, celle de l’assurance dépendance outre-Rhin, nommée assurance de soins longue durée. Étant obligatoire, les personnes âgées dépendantes et souffrant d’un handicap physique, peuvent en bénéficier. L’ASLD représente 0,9 % du PIB allemand.

En Allemagne, on dénombre plus d’un million de personnes démentes, un nombre qui ne cesse d’augmenter avec l’évolution de l’espérance de vie. Le nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer est dit de monter à 2,5 millions de personnes en 2050.

En raison de l’évolution démographique des personnes du grand âge, les cotisations sont régulièrement ajustées. Auparavant, les cotisations des retraités représentaient par exemple 50 % de leur pension, or, depuis le 1er avril 2004, la cotisation est montée à 100 %. Depuis le 1er janvier 2005, les personnes sans enfants ont également connu un ajustement, leur cotisation, déduite de leur revenu, ayant augmenté de 0,25 %.

Depuis la réforme de soins de la « grande coalition » en 2008, la cotisation de chaque assuré est réglée de façon analogue : 2,35 % sont déduits du revenu brut, dont 50 % sont à la charge de l’employeur et 50 % sont assumés par l’employé. Dès lors que l‘assuré obtient un revenu de 4 125 euros, la cotisation est plafonnée et ne peut plus augmenter. Ainsi, la cotisation maximale pour l’ASLD est de 96,94 euros par mois, dont l’employé paye donc la moitié, 48,47 euros.

En France, le risque de la dépendance n’est pas mutualisé, son financement se base plutôt sur un système de solidarité fiscale, obligeant l’État et la famille d’y jouer un rôle important. La Silver Économie, l’écosystème au service des ainés, comprend des solutions technologiques afin de faire face aux problèmes liés au vieillissement et à la perte d’autonomie. Ainsi, des nouveaux produits technologiques sont offerts afin de faciliter la vie en dépendance, tels que le bracelet de géolocalisation, la télémédecine ou encore des dispositifs domotiques.

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